Hélène chez Archimède
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Ce poème philosophique, d'une rare élévation de pensée, coupé de dialogues écrits en une prose si pure qu'elle rejoint la poésie, oppose Hélène – la femme, la beauté, la nature – à Archimède, l'homme, la pensée, l'esprit. C est un combat que tous deux se livrent, l'éternel combat de l'âme et du corps, de l'esprit et de la matière, de l'homme et de la femme, de la divinité et de l'humanité, de l'instinct et de la réflexion. D'abord âpre («Femme, merveille sans lendemain, inquiète vanité, vaine mamelle qui crois nourrir ce que l'amour t'a fait concevoir et que tu n'as même pas créé, c'est ton sort de ne rien saisir à ton miroir de néant» – «Archimède, dérisoire génie d'une âme qui se joue de tout ce qu'elle comprend, et qui reste étrangère à tout ce qu'elle crée, Dieu du calcul, puissance sans humanité... ne vois-tu pas le vide affreux de tes espaces? Ignores-tu le froid de ta lumière? Ton soleil est de glace.
Tu dessèches la vie.» – «Ô femme, folle vapeur de lumière qu'entraînent tous les vents, que toutes les nuées de l'instinct obscurcissent, tu penses chercher le ciel et tu n'es attachée qu'à la terre.») ; puis interrompu de trêves et comme d'essais de rapprochement, de compréhension, le poème s'achève sur l'amère conviction de l'éternelle solitude, de l'éternelle séparation de l'un et de l'autre. «Adieu, beauté – Adieu, pensée – Adieu, rêve de la vie – Adieu, rêve du rêve!»