Gloire incertaine
Trad. du catalan par Bernard Lesfargues
Collection Du monde entier
Gallimard
Parution
Lluís, Soleràs, Cruells, les trois héros du roman, pourraient dire avec Baudelaire :
Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
un orage traversé des éclairs d'une incertaine gloire un matin d'avril. À peine sortis de l'enfance, voraces comme des loups, ils dévoreraient le reste du monde. Mais c'est dans une guerre que le destin les a lancés ; ils cherchent à le comprendre et à se comprendre eux-mêmes.
La première partie du roman constitué par le journal de Lluís, nous plonge dans l'atmosphère des premiers jours de la révolution espagnole aux côtés des Républicains sur le front d'Aragon. La Carlana déchaîne la passion de Lluís dont elle devient la maîtresse. A-t-elle tué son ancien amant comme le soupçonne Soleràs? Qui est-elle? Dans la deuxième partie, lors de la première offensive franquiste, Soleràs passera chez Franco après avoir dévoilé à la femme de Lluís qu'il la trompait avec la Carlana. Ils se rencontreront cependant peu après entre les lignes. Quinze ans après, de retour à Barcelone, Lluís apprend la mort de Soleràs abattu au moment de la victoire.
Ces héros humains, trop humains, d'une implacable tragédie semblent destinés à n'être que des victimes, même quand ils savent se battre «comme des tigres». La désertion sera leur lot, car à des titres divers ils seront tous trois des déserteurs, et ils auront beau faire, ils appartiennent à la race des éternels vaincus.
«La gloire incertaine d'une journée d'avril...», c'est par ce vers de Shakespeare que Joan Sales répondrait, dit-il, s'il lui fallait en quelques mots résumer son roman. Cette traduction nous restitue la version intégrale, car le texte publié à Barcelone en 1956 n'avait pu paraître qu'amputé d'un bon tiers par la censure.
Joan Sales a fait la guerre d'Espagne du côté des Républicains. Exilé en France, puis en Amérique, il a estimé en 1951 qu'il ne pourrait mener à bien aucun travail fécond en dehors de sa patrie, et il est rentré en Catalogne. La parution de Gloire incertaine a été saluée en Catalogne comme un événement. La langue qu'écrit Joan Sales, de formation classique, est pleine de vigueur et de verdeur populaire.
Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
un orage traversé des éclairs d'une incertaine gloire un matin d'avril. À peine sortis de l'enfance, voraces comme des loups, ils dévoreraient le reste du monde. Mais c'est dans une guerre que le destin les a lancés ; ils cherchent à le comprendre et à se comprendre eux-mêmes.
La première partie du roman constitué par le journal de Lluís, nous plonge dans l'atmosphère des premiers jours de la révolution espagnole aux côtés des Républicains sur le front d'Aragon. La Carlana déchaîne la passion de Lluís dont elle devient la maîtresse. A-t-elle tué son ancien amant comme le soupçonne Soleràs? Qui est-elle? Dans la deuxième partie, lors de la première offensive franquiste, Soleràs passera chez Franco après avoir dévoilé à la femme de Lluís qu'il la trompait avec la Carlana. Ils se rencontreront cependant peu après entre les lignes. Quinze ans après, de retour à Barcelone, Lluís apprend la mort de Soleràs abattu au moment de la victoire.
Ces héros humains, trop humains, d'une implacable tragédie semblent destinés à n'être que des victimes, même quand ils savent se battre «comme des tigres». La désertion sera leur lot, car à des titres divers ils seront tous trois des déserteurs, et ils auront beau faire, ils appartiennent à la race des éternels vaincus.
«La gloire incertaine d'une journée d'avril...», c'est par ce vers de Shakespeare que Joan Sales répondrait, dit-il, s'il lui fallait en quelques mots résumer son roman. Cette traduction nous restitue la version intégrale, car le texte publié à Barcelone en 1956 n'avait pu paraître qu'amputé d'un bon tiers par la censure.
Joan Sales a fait la guerre d'Espagne du côté des Républicains. Exilé en France, puis en Amérique, il a estimé en 1951 qu'il ne pourrait mener à bien aucun travail fécond en dehors de sa patrie, et il est rentré en Catalogne. La parution de Gloire incertaine a été saluée en Catalogne comme un événement. La langue qu'écrit Joan Sales, de formation classique, est pleine de vigueur et de verdeur populaire.