Géographie des frontières

Préface d'André Siegfried
Collection Géographie humaine (no12)
Gallimard
Parution
«L'idée fondamentale que je retiens de vos pages, c'est que la frontière n'est rien par elle-même, qu'on ne peut l'envisager, la comprendre, la discuter qu'en fonction de notions beaucoup plus profondes. De ce point de vue, votre sujet, en apparence circonscrit et spécialisé, s'élargit de telle façon qu'aucun aspect de la science politique ne peut en réalité lui demeurer étranger.
Cette contingence, cette précarité des frontières, elle ressort de toutes les lignes de votre livre. Je crois même qu'elle en est la plus grande leçon. Vous montrez avec évidence qu'une frontière forte ne serait rien pour une nation faible et que la force d'une nation réside dans le degré de vie qu'elle contient, ne devrait-on même pas dire dans le degré de personnalité qu'elle affirme. C'est cette personnalité qui détermine le type auquel appartiendra la nation, c'est-à-dire les organes qui lui sont essentiels, les fonctions sans lesquelles elle ne saurait prospérer, l'équilibre qui finalement lui sera nécessaire.
Un auteur, qui renseigne et explique, a rempli sa tâche la plus essentielle ; mais un auteur qui stimule l'esprit en lui suggérant de nouveaux sujets d'activité rend à ses lecteurs un service d'une qualité plus rare encore. C'est ce que vous avez fait, c'est ce qu'au nom de votre public je vous remercie par avance d'avoir su faire.»
André Siegfried.
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