Érasme
Trad. du néerlandais par V. Bruncel. Préface de Lucien Febvre
Collection Les Essais (no72)
Gallimard
Parution
Le grand historien et essayiste hollandais Huizinga a décrit dans ce livre l’itinéraire physique et l’itinéraire spirituel d’Érasme (1466-1536) avec le sens le plus fin de la mesure. C’est ici beaucoup plus qu’une biographie, beaucoup plus qu’une étude littéraire et philosophique : c’est la restitution de toute une époque, et de la Hollande à cette époque. Dans ces pages si claires, si faciles à lire, Érasme, le génie le plus représentatif d’un des principaux aspects de la Renaissance, apparaît avec sa grandeur, ses limites, ses hésitations, ses faiblesses. Érasme est l’humaniste pur, celui qui, saisi par le vertige de la lecture, de l’érudition, passionné par l’imprimerie et le livre, entreprend de partager avec ceux qui lui ressemblent le bonheur véritable qui ne se goûte qu’à l’écart de l’action, dans les joies de l’intelligence et de la connaissance. D’une indépendance farouche mais précautionneuse, prudente, il s’oppose à Luther, à Calvin. Il est par-dessus tout l’homme des livres et de la paix par les livres ; et, si son influence ne nous semble pas avoir été grande en son temps – encore qu’il ait occupé une situation de prince des lettres assez semblable à celle de Goethe ou de Gide, – c’est sans doute parce qu’elle s’est exercée sur des esprits hostiles au bruit et qui n’ont guère marqué dans ce temps de fureur, c’est aussi parce qu’elle ne s’est manifestée pour nos yeux qu’au XVIIIᵉ siècle.
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