Souvenirs d'interrogatoires
. Avec des chansons de Gerulf Pannach
Gedächtnisprotokolle
Collection Témoins
Gallimard
Parution
Iéna, 1975. Un jeune homme est accusé d'avoir écrit des textes qui ne se conforment pas à la «ligne culturelle» de son pays, la République démocratique allemande. Il n'a pas publié ces textes : il les a seulement lus au cours de lectures publiques, devant quelques dizaines de personnes. Ce ne sont pas des textes d'opposant, mais de simples descriptions dont le réalisme critique a le tort de s'éloigner du «réalisme socialiste» officiel. Il n'en faut pas davantage pour que les autorités s'émeuvent.
Dans Souvenirs d'interrogatoires, Jürgen Fuchs réunit le dossier de cette mise en accusation. Il reproduit de mémoire le procès-verbal des interrogatoires auxquels il se voit soumis, où les griefs des «commissions compétentes» alternent avec les «avis amicaux», les incitations à l'autocritique s'entrelacent aux promesses de pardon. Partout il rencontre en face de lui un appareil qui refuse de l'entendre et s'acharne à l'intimider. Finalement, comme il refuse de plier, il sera jeté en prison et plus tard expulsé.
C'est ici le socialisme aux couleurs de la Prusse, avec sa froide bureaucratie, sa redoutable efficacité, sa parfaite surdité à ce qui discute ses raisons, son inaltérable bonne conscience, et sa ferme intention d'éliminer tous les corps étrangers.
Le récit de Jürgen Fuchs est suivi de chansons de Gerulf Pannach, autre exilé, qui renouent très heureusement avec le ton des ballades brechtiennes de dénonciation et de combat.
Dans Souvenirs d'interrogatoires, Jürgen Fuchs réunit le dossier de cette mise en accusation. Il reproduit de mémoire le procès-verbal des interrogatoires auxquels il se voit soumis, où les griefs des «commissions compétentes» alternent avec les «avis amicaux», les incitations à l'autocritique s'entrelacent aux promesses de pardon. Partout il rencontre en face de lui un appareil qui refuse de l'entendre et s'acharne à l'intimider. Finalement, comme il refuse de plier, il sera jeté en prison et plus tard expulsé.
C'est ici le socialisme aux couleurs de la Prusse, avec sa froide bureaucratie, sa redoutable efficacité, sa parfaite surdité à ce qui discute ses raisons, son inaltérable bonne conscience, et sa ferme intention d'éliminer tous les corps étrangers.
Le récit de Jürgen Fuchs est suivi de chansons de Gerulf Pannach, autre exilé, qui renouent très heureusement avec le ton des ballades brechtiennes de dénonciation et de combat.