À l'annonce de la mort de Carlotta Sonsino dans un hospice de vieillards du Caire, ses quatre sœurs installées à Paris se lamentent, en imaginant que l'ancienne danseuse du ventre pourrait être privée de sépulture. Camélia propose à sa mère et à ses tantes de s'occuper des funérailles – une occasion de revoir la ville qu'elle a quittée en 1958, avec sa famille, quand elle avait neuf ans.
Dès son arrivée au Caire, Camélia est prise dans un tourbillon de souvenirs et de rencontres des plus bizarres. Deviendra-t-elle la proie du vieux Ponto Novo et d'une curieuse société qui agonise dans une Égypte transformée, où les cimetières sont des bidonvilles habités par des milliers de
gens et où éclatent des émeutes (nous sommes en 1977)? Camélia sera entraînée malgré elle dans des aventures burlesques et tragiques, entrecoupées par les monologues téléphoniques d'une mère juive comme on n'en fait plus.
Avec ce troisième roman, Paula Jacques a atteint la plénitude de ses moyens avec des personnages attachants, des courses rolles, des catastrophes où l'on passe du rire aux larmes, et ce charme oriental transcrit dans une langue inimitable.