La littérature sera-t-elle toujours liée à la psychologie, à l'objet, ou bien au contraire une littérature abstraite est-elle possible? Peut-on écrire une œuvre qui n'ait d'autre sujet, ni d'autre objet qu'elle-même, bref une œuvre pure? Roger Laporte tente de répondre à cette question par La Veille où l'œuvre est à la recherche de son origine.
D'où vient donc le mouvement qui porte à écrire? Celui qui se pose cette question est aussitôt déconcerté, car, bien loin de rencontrer la Muse, il est en présence de quelque chose de non-humain, quelque chose d'indifférent, de neutre, d'impersonnel et que l'auteur appelle il.
Comment peut-on être lié avec ce il, ce Solitaire, qui fait penser à cette «Chose sage» dont Héraclite disait qu'elle est «séparée de tout»? Cela est impossible et pourtant cela existe : telle est l'énigme majeure que ce livre interroge, à moins plutôt qu'il ne soit interrogé par elle.