Florence Morteau pourrait être pour Jean Louvin la femme mûre qui initie l'adolescent maladroit à l'amour. Mais ni l'un ni l'autre de ces deux personnages ne veut considérer ce qui leur arrive comme une chance. Ils désirent plus : ils n'obtiendront rien. Leur défiance à l'égard de la vie, leurs exigences intimes font que la nature se venge d'eux. Leurs instincts contrecarrés s'égarent. L'initiation amoureuse tourne au drame.
Cette éducation sentimentale ratée offre à l'auteur l'occasion d'une âpre peinture : celle d'une certaine jeunesse d'aujourd'hui, à la fois dévergondée et pure. Elle pose aussi l'éternel problème de l'amour toujours trahi dès qu'il cherche à se faire reconnaître comme légitime par la société, dès qu'il veut être vécu.
Secrètement lyrique et apparemment cruel, ce récit ouvre de singulières perspectives sur les rapports qui lient ensemble le beau et le laid, l'intégrité et la déchéance.