Paul Guillet, le bouleversant héros de Graine d'Ortie, a grandi. Il a maintenant 17 ans. Ce n'est pas un de ces jeunes gens bien nourris, déjà armés de motos japonaises, fracassantes, bientôt au volant de voitures de courses. Sa santé est fragile, mais son moral intact, ce moral qui lui a permis de franchir les premières étapes de son existence.
La vie n'est ni facile ni heureuse. Il faut suivre Paul Guillet pas à pas, le voir se débattre, tenter de vivre avec une obstination de petite bête. Quoi qu'il arrive il ne se rend pas, soutenu par une volonté que rien ne peut épuiser et par on ne sait quelle grâce qui lui permet de supporter toutes les épreuves, avec l'espoir tenace aussi qu'un jour ou l'autre il finira par trouver sa place dans une société si longtemps hostile.
Le livre refermé, on n'oubliera pas le petit copain Omer et le vieux M. de Reicheneau. Sont là, bien vivants,le monde des machines à sous, le petit Tunisien, les acteurs de la pension de famille, Marie-Rose, la Dormeuse de Chaix, tous les personnages singuliers, bons ou néfastes de ce drame, parfois comique, le plus souvent tragique, dont Paul Guillet est le héros, un héros qui ressemble comme un frère à l'auteur de ce livre.