«Il y a mille manières de raconter la bataille de Waterloo, depuis celle de Stendhal jusqu'à celle de Victor Hugo : rassemblant ses souvenirs sur la campagne de 1939-1940, Willy de Spens est resté absolument sincère. C'est pourquoi, au moment où l'action des hommes politiques, de la radio, de la télévision et des revues populaires d'Histoire a fini par imposer une image stéréotypée de cette année tournante, ses mémoires surprendront les jeunes gens. Certes, d'autres pourront lui opposer une expérience différente (les commandos de la Sarre, les aviateurs, etc.). Moi-même j'ai réagi très différemment ; mais Willy de Spens avait cru, lui aussi, ce que répétaient les hommes politiques et la radio de l'entre-deux-guerres : que les Français haïssaient la guerre, mais qu'ils étaient d'ardents patriotes. "Je n'apporte qu'un infime témoignage. Celui d'un homme dupé et mécontent de l'avoir été", dit-il. Écoutons ce témoignage.
En le lisant, nos cadets trouveront presque incroyable que les chefs de l'Armée française aient pu croire que la cavalerie pouvait être d'une quelconque utilité dans ce conflit moderne. Mais les faits sont là, irrécusables.
Quant aux connaisseurs, ils aimeront dans ce livre la peinture vivante du caractère de ces combattants qu'on imagine d'habitude comme des héros sans espoir : la vérité surprendra.
Avec ce Hussard, Willy de Spens poursuit son intention mémorialiste et le fait sans souci de plaire ou déplaire, mais toujours dans cette langue à la fois classique et familière, élégante et forte, qui est sa marque propre.»
Jean José Marchand.