L'automatisme et l'automation industrielle sont devenus d'immenses problèmes sociaux. La technique de production, le monde des objets ne sont pas seuls en cause. L'automatisme dans les choses crée un automatisme dans la société.
Va-t-on vers une autonomie propre à chaque système : celui de la technique, celui des relations sociales? Comment la société et la technique parviendront-elles à s'accorder dorénavant? Une symbiose et un conflit d'un nouveau genre ne sont-ils pas à l'ordre du jour, analogues à ceux que les hommes
pratiquèrent avec les animaux domestiqués, puis entre eux?
Pierre Naville ouvre ces perspectives à partir d'une analyse précise et approfondie des formes les plus récentes de l'automation dans l'industrie, des principes techniques que celles-ci mettent en œuvre, des structures de pensée scientifique qu'elles supposent, des rapports sociaux dans lesquels elles s'inscrivent.
La tradition occidentale et bourgeoise moderne a identifié l'automatisme et la détermination mécanique. Mais, dans son origine hindoue et grecque, la notion d'automatisme s'identifie à celle de spontané. Verra-t-on, à travers les nouvelles activités industrieuses de l'humanité, le spontané redevenir le point de convergence de tous les possibles?