Charles de Marigny, orphelin de bonne heure, s'engage contre son gré dans la cavalerie. Victime des brimades dès le premier jour, il ne tarda pas à déserter. Il s'enfuit de ville en ville, escroquant loueurs d'autos et loueurs de bicyclettes. Condamné une première fois en Conseil de guerre, il est envoyé en Afrique où il emmène une femme qu'il a rencontrée rue de la Paix et couverte de bijoux. Il a 19 ans. Entre deux prisons il trouve le temps de dilapider sa fortune, menant une «folle vie», poursuivant par exemple une grue de deuxième ordre de Monte Carlo au Caire, à Athènes, à Bruxelles, le tout en trente jours de permission. On le suit de condamnation en condamnation, de bataillons disciplinaires en bagnes. Gracié à la fin, il devient plongeur à Marseille, homme-sandwich, et puis rentre à Paris à pied en chantant de village en village. Recueilli par un dernier oncle, il redevient un homme du monde. Arrive la guerre, qui va le réhabiliter, il est réformé pour déséquilibre mental. Valet dans une maison de passe, garçon au Café de Paris, nouvelles compromissions, nouvelles condamnations. Après la guerre il veut faire l'homme nouveau, refaire sa vie au Maroc. Il devient le comique «Cipoil» des casinos de banlieue.