Jean Rostand s'est proposé de présenter une vue générale de la marche qu'a suivie la science de la vie depuis le milieu du XVII^e siècle jusqu'en 1945, date de la publication de ce livre.
De cet ouvrage, à la fois historique et philosophique, il ressort essentiellement que l'évolution de la biologie fut marquée par un incessant conflit entre deux groupes d'idées antagonistes ; d'une part, l'épigénèse, le transformisme et le spontanisme ; d'autre part le préformationnisme, le fixisme et l'antispontanisme. Les historiens de la
biologie donnent volontiers la tendance épigénésiste comme ayant seule, ou presque, contribué au progrès du savoir. Mais la tendance contraire est loin d'avoir été stérile. Épigénèse et préformation, toutes deux représentées dans nos conceptions actuelles, correspondent chacune à l'un des grands aspects de la nature vivante : la première à son aspect dynamique ; la seconde à son aspect statique.
Dans cet ouvrage qui présente actuellement un grand intérêt historique, Jean Rostand s'est efforcé de rester accessible au plus grand nombre. Rien de moins aride que ce récit chaleureux et mouvementé d'une aventure essentielle de l'esprit humain.