Le nouveau roman de Pierre Frédérix nous introduit dans une famille bourgeoise. Noémi Laurencier est ce qu'on appelle une «maîtresse femme». Énergique, organisatrice, c'est sur elle que pèsent les soucis de la famille, soucis matériels et moraux. Pendant des années,
elle a réussi à maintenir la façade. Sauver l'un de ses fils du scandale, marier l'autre, se défendre de ses propres attendrissements, trouver l'argent nécessaire à un train de vie sans rapport avec ses ressources, telles sont les besognes qu'on lui laisse sans se soucier de la
créature anxieuse, souffrante, avide de perfection et éternellement déçue qui se cache derrière son apparence. Elle réussit encore, mais pour s'apercevoir, à mesure qu'elle vieillit, qu'il n'est aucun des siens qui l'ait satisfaite, aucun dont elle ait pu disposer a son gré.