Il murmurait comme pour lui-même «la Dunkelgräfin», la comtesse de la Nuit, et dans les sonorités de ce nom étrange, dans
l'obscurité grandissante, dans le souffle des rafales qui agitaient les pans de sa redingote mouillée, il pressentait une histoire qu'il devinait pleine de menaces et de douleur.

Jamais le commissaire Hans Walther, de la police criminelle du duché d'Hildburghausen, n'a été chargé d'une pareille mission. Enquêter sur deux cadavres, dont un que personne n'a vu ; sur une ombre qui n'en finit pas de lui glisser entre les doigts, l'ombre d'une femme toujours voilée de noir, dont nul n'a jamais vu les traits ni entendu la voix. Et qui était l'homme singulier qui vécut avec elle dans ce château perdu de la Saxe? Pourquoi le directeur de la Police semble-t-il vouloir freiner son subordonné après l'avoir mis sur la piste? Au terme de son enquête, le commissaire aboutira à une conclusion stupéfiante.
Ni roman historique, ni roman policier au sens habituel du terme, La Comtesse de la Nuit est avant tout une énigme à résoudre, inspirée par un fait divers authentique. Une enquête passionnante sur la face nocturne des êtres humains, un récit à la fois cocasse et tragique où le Dr Freud n'est jamais loin d'Offenbach.