«...L'ancienneté de ce pays au-dessous du Danube - les noms des autres fleuves je ne m'en souviens pas car il y en a trop - est confirmée par de nombreux peuples qui, au cours des siècles enfuis, semblent s'être entassés l'un par-dessus l'autre, déposés au fond du vase profond et chaud de l'histoire, qui les a fondus et calcinés si brutalement qu'aujourd'hui on en perçoit le remugle... Ils ont disparu, ils sont partis, ont été assimilés, vaincus ou exterminés, emportés par les vents fous qui ne cessent ici de souffler.»
Ainsi, à Kao, le narrateur voyage à travers le temps, participe à toutes les insurrections et à toutes les guerres, meurt et ressuscite à plusieurs reprises. Il devient tour à tour fuyard, sauvage, esclave, assassin, homme du monde, voleur de grand chemin, soldat, prisonnier prophète.
Roman lyrique et métaphysique, Prélude à la guerre nous entraîne dans une aventure riche de signes, où la poésie et la culture d'un peuple nous offrent le chant polyphonique des passions et de la mort.