«Le 13 août 1961, "jour d'horreur, d'angoisse et de confusion" où fut ordonnée la construction du mur de Berlin, Willy Brandt est maire, depuis 1957, de ce qui reste à l'ouest de l'ancienne capitale allemande. C'est sur cette date qu'il décide d'ouvrir ses "Mémoires". Il choisit de remettre à plus tard le récit de ses années de jeunesse, de sa résistance au nazisme.
De la guere froide à la détente, au cours des quinze années pendant lesquelles il fut successivement bourgmestre de Berlin, ministre des Affaires étrangères, chancelier de la République fédérale d'Allemagne et, bien sûr, président du parti social-démocrate, Willy Brandt a rencontré à peu près tous ceux qui ont fait le monde d'aujourd'hui : Kennedy, de Gaulle, Johnson, Nixon, Kissinger, Brejnev, Tito, Pompidou et bien d'autres.
Ses annalyses, libres et sans compaisance, portent la marque de ce souci d'idéalisme et de tolérance qui a caractérisé son activité politique. Cette constante a, semble-t-il, été perçue par l'opinion mondiale puisqu'en 1971, dans l'assentiment général, il a reçu le prix Nobel de la Paix.»
Bulletin Gallimard, oct. 1978.