Du cap Vert et à la Corne de l'Afrique se succèdent les escales qui ponctuaient le vaste empire africain de la France : Gorée île des négriers et des belles signares, Niamey sur les rives du «Nil français», Ouagadougou où «règne» l'empereur des Mossi, Zinder que traversèrent les autochenilles de la «Croisière noire», Dakar liée au souvenir de l'épopée de la Ligne et de Mermoz, Lambaréné où repose le Dr Schweitzer, Libreville résidence des descendants du roi Denis, Bangui «Landerneau» équatorial, Antsirabé qui reçut en exil le sultan du Maroc Mohammed V, ou Obock capitale déchue des rives de la mer Rouge.
En faisant revivre, au fil de cette trentaine de lettres, un passé parfois vieux de trois siècles, Philippe Decraene le confronte aux réalités de notre temps, trente-cinq ans après le grand vent de l'indépendance qui a soufflé sur le continent noir.
Les liens tissés de longue date entre ces terres qui furent colonies et l'ancienne
métropole n'ont pas été totalement coupés : un ministère reste spécialement chargé de la coopération que développe la France avec ces nouveaux États qui, relevant du «domaine réservé», sont l'objet d'une attention particulière de la part du président de la République, même en période de cohabitation.
Dans une préface, François Mitterrand évoque, au moment où s'achève son second septennat, le bilan de quatorze années d'une politique africaine qui, tout en s'inscrivant dans la continuité de la V^e République, porte sa marque personnelle.
En annexes, des textes permettent de nourrir la réflexion : un entretien avec François Mitterrand en 1981, au lendemain de son élection, et les deux discours d'ouverture des «sommets franco-africains» de La Baule (1990) et de Biarritz (1994).