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Paul Claudel (1868-1955)

« [Paul Claudel] est l'homme moderne, celui qui n'est sûr que de ce qu'il touche, ne s'occupe pas de soi, mais de ce qu'il fait, ne veut pas de rêves, mais des résultats, pour qui rien ne compte que l'œuvre et la plénitude décisive de l'œuvre. » Maurice Blanchot

Maquette de couverture pour la réimpression de L'Otage de Paul Claudel, 1917. Archives Éditions Gallimard

Maquette de couverture pour
la réimpression de L'Otage, 1917.

Paul Claudel, né le 6 août 1868 à Villeneuve-sur-Frère dans l'Aisne, est le fils de Louis-Prosper Claudel, receveur de l'enregistrement, et de la fille d'un médecin, Louise Cerveaux. Enfant, il est scolarisé à Bar-le-Duc, à Nogent-sur-Marne puis à Wassy-sur-Blaise où son père est successivement nommé. Tandis que Louis Claudel reste à Wassy, la famille s'installe à Paris. Camille, la sœur aînée, travaille la sculpture dans l'atelier Colarossi. Paul entre quant à lui en classe de rhétorique au lycée Louis-le-Grand. Après l'obtention du baccalauréat de philosophie, il commence une licence en droit. 1886 est l'année de sa « conversion » : malgré une enfance pieuse, il s'était jusque là détourné de la religion.
Le jeune homme découvre à cette époque Rimbaud à travers les Illuminations et Une saison en enfer. Il écrit ses premiers poèmes en 1887 et fréquente les mardis de Mallarmé. Son premier drame, Tête d'or, paraît en 1889. La Ville, La Jeune fille Violaine et L'Échange sont composés respectivement en 1890, 1892 et 1894.
Entre temps, Claudel poursuit ses études à l'Institut des Sciences politiques. Reçu au concours des Affaires étrangères, il est attaché au ministère avant d'être promu vice-consul aux États-Unis en 1893. Il est ensuite nommé en Chine, où il réside de 1895 à 1900. Partageant son temps entre ses activités diplomatiques et l'écriture, il travaille à diverses compositions : Vers l'exil, Le Repos du septième jour, Connaissance de l'Est dont la première partie est publiée au Mercure de France en 1900.
Après un congé d'un an passé en France et marqué par une tentative de vie monastique, Claudel se rend pour la seconde fois en Chine en 1901. Il rencontre pendant la traversée Rosalie Vetch, qui deviendra le modèle d'Ysé dans Le Partage de midi. Au cours de ce second séjour, il compose notamment Connaissance du Temps (L'Art poétique, publié en 1907), la première Ode Les Muses et les derniers poèmes de Connaissance de l'Est.

Avant un nouveau départ pour la Chine, il épouse en mars 1906 Reine Sainte-Marie Perrin qui lui donnera cinq enfants. L'Otage, Les Cinq grandes Odes et les premiers poèmes de Corona Benignitatis Anni Dei occupent alors l'écrivain. Il sera l'un des collaborateurs de la première heure de la toute jeune Nouvelle Revue française : L'Hymne au Saint Sacrement paraît dans la seconde livraison en mars 1909. Le comptoir d'édition bientôt associé à la revue deviendra l'éditeur en titre de Paul Claudel (dont les œuvres étaient jusqu'alors publiées au Mercure de France). C'est d'ailleurs lui qui en suggéra l'idée à André Gide. Ainsi, L'Otage est le premier livre publié sous la couverture blanche en 1911. Claudel reprend en août 1910 La Jeune fille Violaine qui devient L'Annonce faite à Marie et achève La Cantate à trois voix en 1912. Sa famille est durement éprouvée en 1913 par la mort de Louis-Prosper Claudel et l'internement de Camille.
En poste à Hambourg depuis octobre, le diplomate quitte l'Allemagne à la déclaration de la guerre en 1914. Alors qu'il séjourne à Rome puis au Brésil où il est nommé en 1917, il écrit Feuilles de Saints. Après la guerre, Claudel est envoyé à Copenhague en 1919 (L'Ode jubilatoire), au Japon en 1921 (Le Soulier de Satin, L'Oiseau noir dans le soleil levant) puis à Washington en qualité d'ambassadeur à partir de 1927. Bruxelles est le dernier poste de Claudel qui prend sa retraite en 1935.

Paul Claudel par Roger Parry. Archives Éditions Gallimard

Paul Claudel par Roger Parry.

Durant les années d'occupation, l'écrivain s'installe à Brangues, propriété iséroise acquise en 1927 et où ont été écrites en grande partie les Conversations dans le Loir-et-Cher. Il travaille à Paul Claudel interroge l'Apocalypse et Paul Claudel interroge le Cantique des cantiques. De fait, il consacrera, jusqu'à sa mort, la plus grande partie de son activité littéraire à ses commentaires bibliques. Claudel est élu à l'Académie française en 1946. Il s'éteint le 23 février 1955 à Paris, six jour après la première de L'Annonce faite à Marie à la Comédie-Française.

Bibliographie indicative  

Œuvres de Paul Claudel aux Éditions Gallimard

Correspondances

« Cahiers Paul Claudel »
13 cahiers (1959-1990). Édités avec le concours de la Société Paul Claudel. Les cahiers 1 et 3 ont été repris dans « Les Cahiers de la NRF ». Depuis 1995 (n° 14), les « Cahiers Paul Claudel » sont une série des « Cahiers de la NRF ».

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