Trad. du norvégien par Henri Boissin
Johann Peter Falkberget, l'une des figures les plus populaires de la littérature norvégienne contemporaine, est peu connu du public français.
Lisbet sur la montagne est la plus célèbres de ses œuvres, et celle qui lui valut la gloire. Elle est aussi la plus représentative de son art, et la plus capable d'initier le lecteur français à l'un des aspects caractéristiques de son talent.
Les personnages qu'il crée sont rudes et puissants. Ce sont des paysans aux caractères fortement trempés par une lutte constante contre une nature hostile. Chez eux la notion du réel est souvent embrumée par le songe ou la rêverie, comme les hauts plateaux sur lesquels ils habitent le sont par les brouillards ou les tempêtes.
Dans le cœur de Lisbet, l'amour pour son amant, pour le fils qu'elle a eu de lui, la haine pour son mari, deviennent des passions sans mesure, dont l'aboutissement logique est le crime.
C'est cette sourde exaltation de tous les sentiments, engendrés par le constant repliement sur soi-même qui constitue l'atmosphère étrange de ce roman. Impression que renforce le charme austère de l'art sombre avec lequel Johann Peter Falkberget nous dépeint les hommes de la montagne dans toute la puissance de leur nature encore primitive.