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Léo Malet

Orphelin à l'âge de trois ans, Léo Malet est venu en 1925 à Paris, où il s'est lié avec les milieux anarchistes. Vivant d'expédients, il tentera alors une carrière de chansonnier. Mais c'est la rencontre d'André Breton, en 1931, qui devait décider de son orientation. Intégré au groupe surréaliste, il participera à de nombreuses manifestations artistiques, politiques et littéraires, publiant en 1936 son premier recueil de poèmes. Emprisonné en mai 1940 pour «atteinte à la sûreté de l'État» en raison de ses liens avec la gauche pacifiste et révolutionnaire, il sera libéré peu avant l'armistice, puis arrêté par méprise par les Allemands. De retour à Paris et sans ressources, il entame une carrière d'auteur de romans policiers en publiant sous divers pseudonymes. 120, rue de la Gare (1943) consacre la naissance de Nestor Burma, un détective privé dont l'individualisme farouche, curieusement associé à une très grande générosité, procède d'une vision pessimiste de la condition humaine. Nestor Burma sera dès lors le héros d'une trentaine de romans noirs. Revenu de ses illusions révolutionnaires sans pour autant renier ses engagements passés, Léo Malet a sans doute livré la clef de son évolution personnelle dans ces trois chefs-d'œuvre inclassables que sont La vie est dégueulasse (1948), Le soleil n'est pas pour nous (1949) et Sueur aux tripes (1969), une «trilogie noire» dont le premier volet est un tableau hallucinant de fanatisme idéologique, l'utopie anarchiste débouchant sur un nihilisme sanglant, constituant, de ce fait, une véritable préfiguration du terrorisme des années 70 et 80. Léo Malet est mort le 3 mars 1996 à Châtillon-sous-Bagneux.

Dernière mise à jour : 09/12/2016

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