Ute Erb, lycéenne de quinze ans et demi, élevée dans une petite ville de l'Allemagne de l'Est, écrit en cachette une chronique quotidienne.
Appartenant à une famille intellectuelle, elle reçoit une parfaite éducation marxiste, est responsable d'un groupe de l'Organisation de la Jeunesse. Mais peu à peu le doute s'insinue en elle, elle perd la foi politique. Où trouver le sens de la vie? L'amour lui fait peur et horreur, elle ne croit pas en Dieu. Et c'est un livre trouvé par hasard – une traduction des Poèmes de Prévert – qui lui fait découvrir
l'amitié.
À travers différentes anecdotes apparaissent la lâcheté des adultes asservis au régime, la bêtise de quelques fanatiques, le désarroi des jeunes. Ute Erb décide un jour de quitter sa famille et de passer en Allemagne occidentale. Pour gagner l'argent nécessaire à son évasion, elle travaille dans une entreprise de transports.
Griffonnées en cachette par une adolescente dure et pure, ces pages ne sont tendres ni pour elle-même, ni pour les siens, ni pour le régime.
Ce témoignage, qui n'était pas destiné à la publication et qui ne
prétend pas faire œuvre de polémique politique, révèle un talent fait de spontanéité, un étonnant sens de la description, des caractères et des situations.