Trad. de l'anglais par Céline Zins
Le narrateur, qui appartient peut-être à un service d'espionnage, traverse un pays à moitié conquis dont on ignore le nom. Il cherche et trouve une jeune femme dout le père est le dictateur de ce pays. Il est le témoin, intéressé mais avant tout lucide, des désastres de la guerre. Mais les pendaisons, les fusillades, les tortures, les maladies ne le conduisent jamais au désespoir total. Grâce à son détachement et à sa force d'âme, l'homme doit s'efforcer de survivre à l'enfer de la peur et de l'angoisse, qui mêlées à la vie comme à la mort semblent être les ressorts principaux du récit.
En effet, l'Europe à traver laquelle il voyage n'est plus qu'un monde informe, cauchemardesque qui, en terme d'équivalence picturale, évoque le tableau de Max Ernst qui a donné son titre au récit.
Œuvre saisissante par l'enchaînement des images et des faits, selon un procédé surréaliste qui imprègne le récit d'un puissant climat d'horreur onirique. Mais aussi œuvre dont l'originalité absolue réside dans le contraste entre l'imprécision des événements, des personnages, et la concision, l'exactitude glaciale du style.