Jules Lemaître disait de Maurice Donnay : "Ce charmeur est un réaliste très ingénu : je sens en lui un très sincère et presque intransigeant amour de la vérité et une horreur des 'ficelles' où il y a du défi et de la candeur... ce réaliste est un poète..." Il semble que Lemaître ait ainsi qualifié l'auteur d'Amants, de la Douloureuse, d'Éducation de prince en achevant la lecture de ce touchant livre de mémoires et d'actualités qu'il nous donne aujourd·hui sur le lycée Louis-Ie-Grand.
Cette "parisine", comme on disait sous le Second Empire, fait songer à Alfred de Musset dont Maurice Donnay a pris plaisir, jadis, à écrire la vie amoureuse. Le talent de l'auteur des Souvenirs parus l'an dernier est trop connu, depuis l'époque du "Chat Noir" pour qu'on cherche ici à analyser la clarté et la jeunesse d'esprit d'un écrivain parvenu, tel Anatole France et Porto-Riche, à un âge qui ne l'accable en rien. Vous trouverez dans ce Lycée Louis le Grand – dont l'atmosphère est recréée avec une grande minutie – beaucoup de touches très drôles et émouvantes (l'ancien condisciple devenu cocher ; la sœur Adrien...) et une grâce répandue un peu partout comme la poudre que Mlle de Luc jetait, à la distribution des prix du lycée en I749, sur la tête des capucins qui étaient sous sa fenêtre.
Ce livre est un film de qualité sur le grand lycée d'aujourd'hui et d'hier.»
Maurice Courtois-Suffit.