À l'écart, dans un paysage retiré, un peintre abandonne peu à peu la peinture pour l'écriture : la peinture c'est sa jeunesse. L'écriture sa maturité.
«Bonheur d'être un peintre mort», dit-il. Par cette phrase il exprime sa secrète ambition : être ce «peintre mort» malgré ses tableaux qui continuent à vivre sans lui, et être celui qui écrit. Invisible, incernable.
Mais la trace peinte demeure. Présence obsessionnelle qu'il s'efforcera de défier d'abord par la tentation de devenir son propre faussaire...
Il n'est pas seul, au centre de ce récit il y a Alex, la femme passionnément aimée, qui l'accompagne dans cette dangereuse et parfois réjouissante transmutation.
Un marchand de tableaux, un psychiatre ironique, un poète-criminologiste sont les témoins agissants de cette réflexion iconoclaste.
Au bout de ce cheminement romanesque oscillant entre rêve et réalité, on tient la réponse que tout créateur ne cesse de se poser à lui-même pour constamment renaître de ses cendres.