Montreuil, 1942. D'une fenêtre, David voit partir ses parents, embarqués par la police française. Deux ans plus tard, dans le Lot, derrière une fenêtre, David, une fois encore rescapé, par hasard, par un mensonge, par amour, hurle sa peine, tente de l'exorciser par l'écriture, de survivre. Cette histoire, reflet de notre Histoire, Claude Gutman en fait un récit haletant, pathétique. Une voix, celle de l'adolescent avec les excès, les effets et les rages propres à cet âge. Des destinataires multiples, successifs : les parents, d'abord dont il évoque l'histoire d'artisans juifs, émigrés polonais, amoureux de la France et de ses lois qui les trahissent; puis une série de personnages protecteurs qui croient encore à l'humanité ; et Claire, le dernier recours, le dernier appel du récit, l'amour qui peut, peut-être, sauver des angoisses et de la mort. Destinataires, enfin, les lecteurs que le texte, par son rythme, prend au cœur et à la mémoire, les invitant eux aussi à devenir des passeurs de mémoire. " La joie par les livres".