Avant tout, mon père avait été oublié. Les temps étaient si troublés qu'on ne savait plus qui agissait ni dans quel sens. Son assassinat en a surpris plus d'un. Bien sûr, il avait ses passions, ses emportements. Mais c'était quelqu'un de tellement, je ne dirais pas doux, naïf non plus, inoffensif, voilà le mot juste. Le mal lui était étranger. Ma mère disait de lui : «Victor ferait douter de l'existence du péché originel.»

Victor Sandre, apiculteur en Périgord, est abattu près de ses ruches en juin 1944, dans le climat trouble qui précède la Libération.
Trente ans plus tard, sa fille Catherine entreprend de faire inscrire son nom sur le monument aux morts de Taleyrac. Mais les assassins sont toujours vivants et vont engager dans l'ombre une lutte farouche pour contraindre la jeune femme à renoncer.
Dans cet affrontement entre les forces de l'oubli et celles du droit, Catherine finira par découvrir le sens de sa solitude et de nouvelles raisons d'exister.