L'or et le plomb (1968-1973) fait suite au Chemin de Sion qui, voici deux ans, a inauguré la publication des Carnets de Louis Calaferte. On y retrouve les thèmes qui faisaient le charme du premier tome : l'amour des bêtes, le goût de la campagne, le commerce avec les écrivains du passé par le truchement de leurs écrits intimes. On y rencontre aussi les mêmes obsessions aggravées : les souffrances de la maladie, les crises morales, la hantise de l'impuissance créatrice compensée par la spéculation métaphysique et cosmique, par la méditation religieuse. En un mot la difficulté d'être homme et l'exaltation de se savoir choisi pour la vaincre. Car ici la rhétorique égocentrique cède le pas devant la recherche spirituelle et concise de l'essentiel.