Portrait d'un traître, ou encore : de l'espionnage considéré comme un des beaux-arts. Qui est Jonathan Blake, cet homme qui vient mourir à Rome, en beauté, quelques jours après l'attentat contre le pape? Avant tout, l'un des plus grands espions du siècle, agent double entré au service des Soviétiques à la veille de la dernière guerre, un historien de l'art reconnu, spécialiste de La Tour et de la Rome baroque,
familier de lord Rothschild et proche de la famille royale anglaise. Fermez les yeux, il parle : de son adolescence à Cambridge, de la guerre d'Espagne, du Paris de l'occupation, de l'Amérique de Truman et des Rosenberg, de l'Égypte de Henri Curiel et de Nasser. Il parle de ses compagnons de toujours, Francis Bennet, voyou de génie, Irving Young, le garçon couvert de femmes, il parle des garçons de Rome, de ses amants, de ces peintres qui savent l'envers des choses. Traversant les apparences, il dit l'autre face d'une société en proie à ses démons, d'une Europe en décomposition, la nôtre, et la gloire qui traverse par instants ce monde comme l'épée de l'Ange.