Dans ce livre, qui fut couronné par le prix de la Liberté, Suzanne Labin analyse pour la première fois ce problème brûlant : une démocratie doit-elle à ses principes de laisser impunément ses ennemis préparer sa mort? Ou, selon l'une des images formulées dans le livre, le Parti Communiste doit-il être autorisé à scier ouvertement l'arbre de la liberté sous la protection de son ombrage?
Suzanne Labin donne à ses analyses la chaleur de la vie en les conduisant sous forme d'une discussion passionnée avec Pierre, professeur à la Sorbonne. Tous deux sont des démocrates ardents, tous deux sont adversaires du totalitarisme, donc du communisme ; mais Pierre soutient que la démocratie se renierait si elle interdisait le Parti Communiste, tandis que Suzanne pense que c'est en tolérant l'existence d'un parti qui bafoue les règles du jeu démocratique que la démocratie se renie.
Cette discussion à la fois brillante et approfondie ne laisse échapper aucun aspect du problème : l'aspect théorique – les principes de la démocratie l'obligent-elle ou non à tolérer les intolérants? L'aspect stratégique – serait-il en fait souhaitable que les partis communistes fussent interdits? L'aspect pratique – comment serait-il possible d'interdire les partis communistes sans tomber dans l'oppression?
On trouve aussi au passage un tableau extraordinairement révélateur de l'activité communiste en tant que conspiration mondiale, bourré de faits et de preuves.