Avec La gauche la plus bête..., Georges Guille nous avait donné le credo d'un militant à travers les étapes de son long combat politique, à la lumière d'un idéal qui, à ses yeux, n'a rien perdu de sa pureté.
Tout à fait différent est, dans Des vies de chiens, cet autre aspect d'une même existence jalonnée, depuis l'enfance, par le souvenir de ses compagnons canins.
Nous connaissons déjà le style précis, limpide, harmonieux et vivant de l'auteur. Nous découvrons aujourd'hui son art d'observer et de raconter dans une forme imagée.
Ce talent de conteur donne beaucoup de charme et de saveur à la série de nouvelles qui composent ce livre où le rôle des animaux prend toujours le pas sur celui des hommes.
Des histoires de chasse, bien sûr, comme en racontent – et s'en racontent – les chasseurs depuis le fond des âges. Mais aussi, en dehors de cela même, des histoires de chiens, les plus diverses, des anecdotes piquantes, amusantes, émouvantes ou dramatiques, rapportées avec beaucoup de sensibilité et qui intéressent, enfants ou adultes, tous les amis des bêtes.
Le cadre en est, naturellement, cette terre d'Oc, chère à Georges Guille, où flottent les parfums de garrigues et de pinèdes, dans l'incomparable luminosité du ciel méditerranéen.
En bref, un livre agréable, distrayant et captivant, enrichi par les remarquables illustrations de l'artiste de grand talent qu'est Jean Camberoque.