Plus qu'un climat, qu'une culture, le baroque me semble être une condition, je veux dire un destin, écrit l'auteur au début de sa riche collection de textes, brefs pour la plupart, tendant à prouver qu'une telle forme d'art (qui est surtout un style de vie) n'a jamais cessé et ne cessera jamais de nous imposer des mouvements contradictoires : fascination, enthousiasme, fatigue, tristesse, énorme jubilation. Nous ne sommes pas sortis du baroque malgré nos efforts. Et c'est précisément son énergie démesurée de création centrifuge, éternellement présente, charnelle et courbe, qui nous contraint à prendre indéfiniment congé de lui sans y parvenir. Nos sens, notre pensée, au cours d'un impossible adieu, s'unissent afin de mieux vérifier, page après page, expérience après expérience, image après image, rythme après rythme, la souveraineté d'un des mobiles les plus profondément enracinés dans le cœur de l'homme.