Parmi les documents, le journal intime est celui qui est parfois le plus attachant parce que le plus humain.
Grand reporter, et plus particulièrement spécialisé dernièrement dans tout ce qui touche à la souffrance humaine, Jean Éparvier ne pouvait manquer de se passionner pour le journal de monsieur Gérard Vée.
Dans ce journal, M. Gérard Vée nous raconte, dans des termes d'autant plus émouvants qu'ils sont d'une grande simplicité, comment un homme sain et fort actif se trouve, presque du jour au lendemain, transformé en
infirme. Il nous dit au jour le jour comment la maladie et aussi la peur gagnent celui qui se demande sans cesse jusqu'à quel point il est atteint et lequel de ses membres la maladie épargnera peut-être. Puis, avec la même simplicité, il nous fait partager ses espoirs, espoirs qui peu à peu deviennent des réalités.
Avec la précision et l'honnêteté qui caractérisent le travail du grand reporter qu'est Jean Éparvier, il fait le point sur les progrès de la science à ce jour, sur les dernières méthodes employées pour essayer de dépister de plus en plus tôt la poliomyélite, d'en limiter les ravages, et surtout pour parfaire le système de rééducation des malades récupérables qui sont de plus en plus nombreux.
Tout ceci, Jean Éparvier nous le livre sous la forme la plus humaine, car ce qu'il décrit, il l'a vu à travers les
victimes qu'il nous rend présentes en quelques lignes.
Ce document touchera par son authenticité aussi bien ceux qui ont eu le malheur d'être la proie de la poliomyélite que les autres, qui ne pourront manquer de suivre avec angoisse l'évolution du terrible fléau, et
d'admirer les ressources de la nature humaine qui permet aux victimes de supporter leur sort et parfois même d'en rire.