Simon d'Orlamünde, le fils morganatique d'un grand-duc de Thüringe, est un homme orgueilleux et brave qui mène une vie tumultueuse. Il se croit placé par sa race au-dessus des lois du commun des mortels et n'avoir de comptes à rendre qu'à Dieu. Devenu par la mort de ses demi-frères le chef de sa Maison, il est convaincu qu'il a désormais une mission à accomplir et il n'hésitera devant aucun crime pour s'en acquitter.
D'une brève liaison qu'il a eue à Vienne avec une jeune institutrice, une fille est née, Marguerite. La mère épouse un ingénieur français qui reconnaît l'enfant. Marguerite adore son faux père et subit son influence morale. Le jour où, dans des circonstances pathétiques, elle comprendra qu'elle est la fille de Simon, elle éprouvera un sentiment d'horreur ; mais elle comprendra bientôt que si elle est liée par un tendre souvenir au mari de sa mère, elle l'est davantage, par son caractère et par le sang, à Simon d'Orlamünde et à ce qu'il représente.
Pour échapper à la pauvreté, Marguerite a épousé le fils d'un riche industriel du Nord, qu'elle a pris en aversion dès le
soir de ses noces. Afin de réaliser ses grands desseins, Simon voudra faire annuler cette union, adopter Marguerite et la remarier à l'un de ses cousins. Mais la jeune femme s'insurge contre cette intrusion dans sa vie sentimentale.
Si dramatiques que soient les événements dont le récit nous est offert, l'intérêt principal du roman réside dans l'émouvante vérité de ses personnages pourtant exceptionnels, dans les problèmes moraux qui les confrontent et, enfin, dans l'ombrageux cheminement de Marguerite vers l'amour.