La première œuvre théâtrale de Jules Renard, écrite en collaboration avec Georges Docquois : La Demande, date de 1895. La dernière, La Bigote, représentée en 1909 à l'Odéon par les soins d'Antoine, précède de quelques mois la disparition de l'écrivain. Entre ces deux dates, Jules Renard a donné à la scène cinq pièces, dont aucune n'est indifférente. On connaît Le Plaisir de rompre et Le Pain de ménage, Poil de Carotte et Monsieur Vernet. On connaît moins, sans doute, Huit jours à la campagne, que Renard fit représenter en 1906 sous un pseudonyme, et Le Cousin de Rose, un acte publié en 1909 et jamais représenté.
Le théâtre de Jules Renard n'en demeure pas moins, dans les vingt-cinq ans qui séparent le Théâtre Libre (1887-1894) de la première saison du Vieux Colombier (1913), un théâtre-type. Théâtre
de transition, réaliste et «boulevardier», il doit à Antoine, mais aussi à Lucien Guitry. C'est un théâtre d'écrivain, un théâtre «écrit» et un théâtre pur.