D'un commencement d'automne à la fin de l'été suivant, donc pendant une année complète, c'est une manière de journal que tient ce citadin, mais non pas un journal intime. Car s'il intervient en personne (commente, se fâche, admire, se remémore, s'amuse, décrit), on dirait pourtant que sa véritable ambition est de disparaître, pour devenir un des éléments de l'étendue qu'il parcourt infatigablement : celle de Paris et de toute une partie de sa banlieue. Des Ternes à Picpus, de Plaisance à Belleville, de Pantin à Montreuil, c'est une chronique de la rumeur et du mouvement qui ne sont pas que la toile de fond de notre vie, mais un peu de sa substance mêlée à la diversité des visages et des voix, au foisonnement sans cesse surprenant de la ville dans ses perspectives et ses détails. Ainsi Le citadin relance-t-il un dialogue entamé voici vingt ans dans Les ruines de Paris, et poursuivi dans l'intervalle avec Hors les murs, Châteaux des courants d'air et La liberté des rues.