Ce roman fantastique, achevé en décembre 1967, contient de nombreux thèmes qui rencontrent fortuitement ceux exprimés pendant les
événements de mai-juin 1968. Dans La Barbacane (ouvrage avancé, garni de meurtrières et servant à défendre une porte, un pont... ) se joue entre différentes factions politiques une lutte qui débute au lendemain d'une agitation historique.
Balthus, Claire, Pierre l^er, Balthazar... des noms se succèdent, se répondent, revendiquant le pouvoir de mener comme bon leur semble la narration du drame. À ces pantins bavards s'oppose le groupe des Cas : séquestrés, contraints au silence, ils en sortiront par le meurtre afin de continuer à leur guise le récit de leur combat burlesque, épique, hallucinant. Les personnages de cette société secrète sont ceux
qui forment habituellement les clans, les collectivités, les organisations : on retrouve les chefs, les militants, les tueurs, les conciliateurs. Les conflits ne se résoudront qu'en un cataclysme inévitable, et ce récit, qui est surtout une critique violente de la hiérarchie, s'achève dans
un Paris investi par les Barbacaniens.