L'instant fatal, c'est naturellement la mort. La mort, ou le vieillissement, qui en est l'annonce, Bien entendu, on retrouve dans ces vers la cocasserie, les virtuosités de langage et de prosodie auxquelles l'auteur nous a accoutumés, et qu'il semble que nous exigions maintenant
de lui, mais on y décèle aussi une gravité, voire un fond d'amertume que dissimule mal l'humour. «Mes poètes préférés sont Rutebeuf, Villon, Jacques Jacques, Boileau, Chénier et Péguy. Je les ai imités de tout mon cœur (ainsi que quelques autres)», dit Queneau, qui ajoute modestement : «j'espère que cela se voit.» Contrairement à la coutume, il commence son recueil par les plus récentes de ses pièces et le termine par les plus anciennes groupées sous le titre de Marine, composées de 1920 à 1930 et marquées de
l'empreinte surréaliste.