L'attention, pure de tout préjugé, qu'il arrive que l'on porte aux premières pages d'un roman policier, si le lecteur l'accordait à un recueil de poèmes...
L'on dirait, en effet, qu'une enquête se poursuit dans Demeures, où des thèmes reviennent avec insistance.
Il s'agit de s'y retrouver au-delà de certaines normes, de faire jouer un ressort secret. On peut s'attarder à ce qui semble une Nature morte, mais il se trouve qu'on regarde de très loin, ou bien à la loupe, et tout se transforme. C'est peut-être une satire qui fera jaillir une flamme, tel sursaut où nous guette l 'animal ancestral, une complainte, ou la gêne d'une confession. Car le poème se saisit de tout, sans pitié et nous dénude. Il ne s'apprivoise jamais et ne veut croître qu'à sa guise, nourri de l'humus où se retrouvent les cendres et les os mystérieux des plus vieux textes.