Jeune étudiant gascon, Gérard Piriac arrive un matin de février 1942 à Épinal. Il a 22 ans et vient d'être nommé, sur titres, inspecteur de police stagiaire.
Le voici qui s'installe dans ses fonctions, prend contact avec son chef, avec ses collègues, dont un seul l'accueille avec sympathie. Les autres sont des fonctionnaires modestes, aux soucis simples, qui effectuent sans passion les enquêtes dont le service – «Police spéciale» ou «Renseignements géréraux» – est chargé dans le département des Vosges : renseignements administratifs, informations politiques.
Soudain, le drame : des tracts contre l'occupant ont été distribués, les Allemands exigent des otages. Piriac et son collègue alsacien Wengler, pendant des heures, vont tenter d'esquiver la terrible difficulté.
Piriac promène dans ce monde rude et banal sa sensibilité, sa curiosité et sa bonne volonté. La rencontre d'une ravissante réfugiée, juive hongroise, celle d'une femme de mœurs légères, celle d'une jeune avocate, lui permettent de se juger de l'extérieur. Il s'interroge : quel homme est-il, que devient-il, cet étudiant qui poursuit sa licence en Droit tout en apprenant ce métier à la fois rigoureux et simple, ingrat et ignoré, qui exige une constante abnégation, une constante rélfexion?
C'est sans doute la première fois qu'un auteur a tenté d'écrire un roman sur la police. Ce livre n'est pas un roman policier. L'inspecteur en question est une œuvre originale, qui révèle les dimensions véritables d'un domaine humain aussi singulier que mal connu.