On ne trouvera pas dans ce livre une nouvelle description des événements de mai. Nous n'avons pas cherché non plus à y justifier une quelconque position prise à l'égard de la «Révolution étudiante», ni à donner notre interprétation politique particulière. Sur ces sujets, les publications déjà parues se chiffrent par centaines.
Cette étude, réalisée par un groupe de syndicalistes étudiants, propose sur l'Université une réflexion non révolutionnaire ; une réflexion d'étudiants libres de tout asservissement politique ou idéologique, mais qui voient leurs intérêts les plus évidents systématiquement détournés et exploités au profit d'une politisation à laquelle tout aujourd'hui contribue, consciemment ou non.
L'Université est dans l'impasse. Ce n'est pas un simple accident de parcours : progressivement dégradée par des années d'incurie gouvernementale, sapée de l'intérieur par plus d'un demi-siècle de nihilisme latent et de désorientation intellectuelle, livrée de surcroît par la loi elle-même au totalitarisme révolutionnaire, l'Université est à refaire depuis ses fondements ; dans son esprit, dans ses structures, et dans sa vocation spécifique.
Mais il y a des solutions, et ce livre en témoigne. Puisse-t-il déterminer les étudiants à agir en connaissance de cause, et montrer que l'ardeur civique et la générosité sont aujourd'hui encore plus à l'honneur en milieu universitaire que le désir de détruire.