«Ce n'est pas trop pour Marie» disait-elle quand un événement paraissait impossible pour les autres... Et sa force, sa beauté, sa joie de vivre lui donnaient raison... jusqu'au jour où son père, ivre, entra dans sa chambre croyant y trouver sa maîtresse.
Marie du Risquontout qui était faite pour l'amour devint, malgré son jeune âge, dure, avare, faisant de la contrebande pour augmenter son magot, empêchant ses sœurs de se marier pour s'occuper du café et de la maison... Puis plus âgé elle entra en lutte contre l'Église.
Attaquée par tous, solitaire dans sa grande maison, elle boit. Son seul amour, César, son cheval, est mort.
Un jour, une jeune fille, Thérèse, sa petite nièce, vient la voir. D'abord méfiante, Marie du Risquontout laisse son vieux cœur s'ouvrir à la tendresse. Tout en racontant sa vie qui, pour la jeune fille, paraît aventureuse et incroyable, elle boit... Elle boit tellement qu'ivre elle veut montrer à Thérèse son César qu'elle a fait empailler et monter sur une estrade dans le grenier... Elle enfourche le cheval, lui parle en pleurant, oubliant la jeune fille qui, s'ennuyant devant cette vieille femme saoûle, quitte silencieusement le grenier. En bas, avant de partir, elle emporte les bijoux de famille que Marie lui avait montrés.
... Et c'est le dernier soir pour Marie du Risquontout, qui, avant de mourir, fait son testament, leguant tout son bien à l'Église, comme l'avait toujours désiré sa sœur Charlotte, morte depuis longtemps.