Un géomètre arpenteur, marié et père de famille, est aimé par une modeste employée de bureau, Compiuta, qui lui a donné le surnom de Bibi. Ils ne se voient presque jamais. Bibi est dolent, angoissé, méditatif. Il traîne, loin de son foyer, de chantier et chantier, dans un abattoir, un pénitencier, un cimetière, avec le manuscrit d'un roman farfelu. Pour oublier l'existence fastidieuse, Compiuta s'agite, revendique et cherche toujours et par tous les moyens à se rapprocher de cet amoureux éternellement absent. Autour de ces deux personnages, les présences les plus diverses : le révérend Zazzi, ermite bon enfant, la capricieuse Gisa, le neveu Ferdinando, l'ingénieur Passacanal, le chapelain Don Quinto, et Camilla, la belle chatte siamoise. Sur cet amour plane l'ombre de signorina Rosina, la tante de Bibi, vieille infirme qui meurt discrètement au début du livre. Mais, au cours de l'histoire, le nom de Rosina est aussi donné à une mule, une bohémienne, un navire, une pierre tombale.
Par sa tendresse, sa fantaisie, sa désinvolture, ce roman, qui a fait connaître Pizzuto en Italie, est une œuvre au plus haut point séduisante.