Dominant le village de Hegroz, la maison aujourd'hui ruinée qu'on appelle «L'Encrucijada» abrite les derniers représentants de la lignée des Corvo. Seul Gerardo peut temoigner d'un temps révolu où les riches propriétaires menaient une vie fastueuse. Il a été marié deux fois, il a plusieurs enfants. La coupure entre les deux générations, marquée par la révolution puis par la guerre permet à l'auteur de mener son récit sur deux plans ; l'évocation du passé, repris et confirmé sans cesse par un présent tout aussi douloureux et incertain. Les destins divergents de tous les personnages du roman donnent à Ana Maria Matute l'occasion de monter une fresque saisissante où le temps se répète, refermé sur lui-même et pris dans l'éternel recommencement du malheur et de son absurdité.