«Tous les Ramirez de la vieille génération sont nés à El Llano, faubourg d'Alajuela...» Tous sont des paysans rudes, résolus, héros d'innombrables exploits. Le petit Marcos ne fait pas mentir cette glorieuse hérédité. Mauvaise tête, chapardeur, bagarreur, c'est, au demeurant, le meilleur garçon du monde. Mais la vie se charge de faire son éducation virile et sentimentale. Il élève un poulet aveugle dans le jardin de la maison, et il s'est pris pour l'animal d'une véritable tendresse : un soir de famine, le poulet est servi à la broche sur la table familiale. Marcos offre son cœur à une fillette pour se voir impitoyablement repoussé. Dans les combats de rues qui opposent les «pandillas» de garçonnets des différents quartiers de la ville, il joue comme pas un de la fronde et du gourdin. Même, un jour, il arrive à accompagner une armée de soldats costaricains dans la guerre contre le Panama. La guerre est d'ailleurs arrêtée par le puissant voisin dont l'influence s'étend sur tous les petits pays de l'Amérique centrale. Nous suivons avec émotion cette éducation d'un jeune garçon de Costa-Rica, en qui bouillonne toute la force populaire et qui, jusqu'aux dernières pages du roman, mêle au réalisme, à l'humour et au
courage de son peuple, le plus exploité et le plus pauvre, les croyances catholiques et les superstitions séculaires de la vivace tradition indienne.