«Que Cléopâtre et Lulu me pardonnent – dit Arsène –, je ne serai jamais un homme d'argent, et si j'accepte de vivre ce n'est qu'à la condition de ne pas posséder, de ne pas travailler, de ne pas mendier, de ne pas m'ennuyer, de ne pas faire de crêpes, de ne pas jouer aux dames. Dans le simple souci d'exister, j'ai besoin d'être pris en charge par la société sans la moindre notion de récompense ou de bienfait, sans rien demander à personne. Pour cela, je n'ai qu'une voie, qui est d'être un homme de sang.
Oui. Mais il a mal choisi sa partenaire, et dans son dialogue avec Rosine Pink, jeune actrice qui joue Cléopâtre, c'est lui qui va succomber au merveilleux artifice du théâtre que la comédienne incarne aisément et avec lequel elle se confond entièrement, tandis que par son inaptitude au jeu il en reste exclu. Et le sang qui sera versé sur la scène, à la fin de l'acte, sera celui de l'homme sérieux, le sien...»
André Pieyre de Mandiargues.