Catalogue historique

Un siècle d'édition

« Décidément, j'aime les catalogues, c'est presque aussi beau qu'un indicateur de chemin de fer, on y  voyage. » (Gaston Gallimard, 1916) On pourrait écrire sans effort une histoire de la littérature et des idées au XXe siècle à la lecture du seul catalogue des Éditions Gallimard. Derrière la célèbre couverture blanche aux filets rouges et noir siglée NRF se cache la richesse d’un catalogue aux multiples facettes, de la « Série noire » à la « Pléiade », du livre pour enfants aux collections de sciences humaines. Tout lecteur peut y trouver son bien, avant même d’entrer dans le secret des choix, raisons et pratiques qui sont le propre de la « fabrique éditoriale ».  Téléchargez l'historique

  • 1939-1945
    1939-1945

    Les années sombres

    Repliées en septembre 1939 dans la Manche, les équipes des Éditions se dispersent durant l’exode, les Gallimard et les Paulhan passant l’été 1940 à Carcassonne chez le poète Joë Bousquet. La publication de La NRF est interrompue en juin 1940. Gaston Gallimard décide de revenir à Paris en octobre afin d’éviter une mise sous séquestre de sa société par les autorités d’Occupation.

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    Les Allemands exigent de lui des garanties particulières au vu de la « toxicité » de son catalogue de l’entre-deux-guerres et du caractère prétendument « enjuivé » de son capital et ses équipes. La maison Gallimard est suspecte aux yeux de l’Occupant.
    Le siège de la NRF est mis sous scellés le 9 novembre ; le 23, un accord est trouvé : Gaston garde la maîtrise de son entreprise en acceptant que soit confiée à l’écrivain collaborationniste Pierre Drieu la Rochelle la direction d’une NRF exclusivement littéraire. Mais la revue, privée peu à peu de ses auteurs « historiques », cessera de paraître en juin 1943... Dans le même temps, la résistance intellectuelle s’est organisée autour de Jean Paulhan au sein même des Éditions.
    Cette période complexe est marquée par la révélation des œuvres d’Albert Camus, de Maurice Blanchot et, malgré la censure, par la publication de textes importants de Paul Eluard, Louis Aragon, Jean-Paul Sartre, Raymond Queneau, Antoine de Saint-Exupéry, Ernst Jünger. À la Libération, la revue est interdite par le comité d’épuration, alors que le dossier des Éditions est classé. Jean-Paul Sartre crée Les Temps modernes, puis Jean Paulhan, Les Cahiers de la Pléiade.

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