Vichy, un passé qui ne passe pas
Nouvelle édition
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis
2008
«Faut-il ranger le devoir de mémoire au pupitre ? Non pas, mais que cesse ce rituel infantile consistant à s’indigner tous les six mois parce qu’un scoop révèle que des Français ont collaboré, ou que Vichy fut complice de la «Solution finale» : on le sait, on le dit, on l’enseigne et on le commémore. L’important aujourd’hui n’est plus de dénoncer ou de dévoiler des secrets. Il est de comprendre et plus encore d’accepter. Non pas se résigner, mais accepter que ce passé, et peut-être plus encore la manière dont il a été géré après la guerre par la génération qui l’a subie, est révolu. D’autant que l’insupportable avec «Vichy» ce n’est pas tant la collaboration ou le crime politique organisé que ce qui fut au fondement même de l’idéologie pétainiste et qui eut, un temps, les faveurs du plus grand nombre : la volonté de mettre un peuple tout entier hors de la guerre et le cours de l’Histoire entre parenthèses. […]
Le devoir de mémoire donne-t-il le droit d’ouvrir un procès perpétuel à la génération de la guerre ? D’autant que, pour la nôtre, l’obsession du passé, de ce passé-là, n’est qu’un substitut aux urgences du présent. Ou, pis encore, un refus de l’avenir.»
Éric Conan. Henry Rousso.
Le devoir de mémoire donne-t-il le droit d’ouvrir un procès perpétuel à la génération de la guerre ? D’autant que, pour la nôtre, l’obsession du passé, de ce passé-là, n’est qu’un substitut aux urgences du présent. Ou, pis encore, un refus de l’avenir.»
Éric Conan. Henry Rousso.