Vers la société sans pères

. Essai de psychologie sociale
Première parution en 1969
Trad. de l'allemand par Maurice Jacob
Avec la collaboration de Pierre Dibon
Collection Tel (no59)
Gallimard
Parution
A. Mitscherlich dégage une contradiction majeure : d'une part, effacement progressif et inévitable de la figure paternelle, pilier de l'identification socialisante ; au sens à la fois propre et figuré du terme, le père est devenu invisible : on ne voit plus son travail, on en ignore les résultats, l'autorité se vide de tout contenu ; d'autre part, persistance de modèles traditionnels contraignants dont l'action finit par n'avoir plus, pour l'individu, d'autre fonction que répressive ; d'où, en contrepartie, une libération, plus ou moins anarchique, des forces pulsionnelles avec les effets subjectifs qu'elle entraîne : agressivité, angoisse, indifférence. Comment pourrait-on prêcher l'adaptation à la société quand l'idéal du moi, ainsi démantelé, est à réinventer ?