Une main de fer
Collection Blanche
Gallimard
Parution
La très respectable Mademoiselle de Brot, qui exerce une autorité certaine dans un village breton, ne sait pas les terribles dangers qu'elle va courir en invitant son neveu orphelin (jeune peintre de l'école « tachiste», du nom de Gondier) à passer ses vacances avec elle au pays. Presque tout de suite l'atmosphère s'électrise entre ces deux êtres. Tout les sépare. Il convient de dire (si les choses peuvent s'expliquer de cette façon) que la mère de Gondier, née de Brot, a toujours été incomprise de son aînée. On a retrouvé le corps de Mme Gondier noyé sur la plage d'un village de la Méditerranée, mais une main manquait au cadavre. Dévorée par un squale, sectionnée par une hélice? On ne l'a pas su. Mlle de Brot, qui a commis la folie de venir sur les lieux aider à la reconnaissance du corps, ne cessera ensuite de rêver au destin de cette main, au point de le confondre avec le sien.
C'est que la main, créature vivante et démoniaque, revient un soir détendre un beau linge blanc que la vieille demoiselle avait soigneusement étendu sur une corde. La présence du jeune peintre, inspiré et visionnaire, a le don de faire sortir de sa retraite (ou de sa tanière?) cette main inexorable. Elle précipite la tante et son neveu vers des aventures singulières, des conflits au milieu desquels apparaît la figure délicieuse et ferme d'un curé de campagne. Il semble quand même impressionné lui aussi par la présence de cette main errante que chacun interprète selon son tempérament.
L'atmosphère irrespirable qu'on ressent à vivre, parfois, sous le toit de Mlle de Brot s'apaise à des moments où la main fait preuve de tendresse. Quel est alors le but de son étrange jeu? On a l'impression qu'elle exprime les souffrances et les félicités des vivants. Est-ce la vision privilégiée de l'artiste sur la voie de sa «Vita Nuova»? Tout fascine dans ces apparitions et rien ne rappelle le facile plaisir d'une main faisant l'école buissonnière pour se donner du bon temps. Mais c'est au lecteur qu'il convient de faire effort pour apprendre comment la main, en fin de compte, retire son épingle du jeu.
C'est que la main, créature vivante et démoniaque, revient un soir détendre un beau linge blanc que la vieille demoiselle avait soigneusement étendu sur une corde. La présence du jeune peintre, inspiré et visionnaire, a le don de faire sortir de sa retraite (ou de sa tanière?) cette main inexorable. Elle précipite la tante et son neveu vers des aventures singulières, des conflits au milieu desquels apparaît la figure délicieuse et ferme d'un curé de campagne. Il semble quand même impressionné lui aussi par la présence de cette main errante que chacun interprète selon son tempérament.
L'atmosphère irrespirable qu'on ressent à vivre, parfois, sous le toit de Mlle de Brot s'apaise à des moments où la main fait preuve de tendresse. Quel est alors le but de son étrange jeu? On a l'impression qu'elle exprime les souffrances et les félicités des vivants. Est-ce la vision privilégiée de l'artiste sur la voie de sa «Vita Nuova»? Tout fascine dans ces apparitions et rien ne rappelle le facile plaisir d'une main faisant l'école buissonnière pour se donner du bon temps. Mais c'est au lecteur qu'il convient de faire effort pour apprendre comment la main, en fin de compte, retire son épingle du jeu.